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Bilan Carbone

Le Bilan Carbone® est à la fois une méthode et un outil de comptabilisation des émissions de gaz à effet de serre élaboré sous l’égide de l’ADEME.

La méthode Bilan Carbone®

Dans un premier temps, sur un périmètre donné (dans notre cas, pour l’entreprise), son objectif est d’évaluer complètement toutes les émissions de gaz à effet de serre, aussi bien directes (chauffage, déplacements professionnels) qu’indirectes (émissions en amont liées aux achats au sens large, aux déchets, au fret, à l’utilisation des produits le cas échéant) durant une année.

Ces émissions sont très rarement mesurées directement. Elles sont plutôt estimées et calculées à partir de données collectées sur le périmètre d’étude (distance totale parcourue en camion 21t, KWh d’électricité consommée) et de facteurs de conversion (voir plus loin).

Un avantage important du Bilan Carbone® sera de pouvoir comparer toutes les émissions de gaz à effet de serre avec une seule unité (kilogramme ou tonne équivalent carbone).

Dans un deuxième temps, ce diagnostic complet permet d’engager des actions de réduction et d’estimer les gains associés en émission de GES.

Quelques explications techniques

Sur les unités

Les unités utilisées dans le Bilan Carbone® sont les kilogrammes équivalent carbone (notées keqC dans ce rapport), les tonnes équivalent carbone (division par 1000 des keqC, et notées teqC) ou les kilogrammes équivalent CO2 et tonnes équivalent CO2 (notées keqCO2 et teqCO2).

Entre les keqC et les keqCO2, ou les teqC et les teqCO2, on trouve un rapport de 3,67 qui correspond au rapport entre la masse moléculaire du C02 (12+16+16=44) et celle du carbone (12).

La Méthode Bilan Carbone® privilégie les résultats en équivalent carbone, et les entreprises privilégient plutôt une présentation en « équivalent CO2 ». Pour toutes les synthèses chiffrées les deux unités seront présentées. Pour les graphiques par contre on utilisera l' « équivalence CO2 » qui peut directement utilisée et communiquée dans l'entreprise.

Sur les coefficients de conversion ou « facteurs d’émission » (notés FE)

La conversion de données brutes en émissions de GES se fait à l’aide de coefficients de conversion, appelés Facteurs d’Emission dans la méthode Bilan Carbone®.

Par exemple, pour estimer les émissions de GES liées aux trajets en voiture des employés d’une entreprise située en milieu rural entre leur domicile et leur lieu de travail :

  • on calcule d’abord la distance totale parcourue en voiture (120000 km par exemple) sur une année.
  • Cette valeur sera ensuite multipliée par le Facteur d’Emissions « véhicule.km en zone rurale » : 0,2134keqC02/km.
  • Les deux données sont multipliées pour un résultat de 25613keqC02 ou 25,6teqC02.

Sur les gaz à effet de serre

Les gaz à effet de serre (GES) pris en compte dans le Bilan Carbone® sont tous ceux qui sont concernés par le protocole de Kyoto. Une unité unique a été créée pour comparer leur impact sur l’effet de serre : le Pouvoir de Réchauffement Global (PRG), qui combine l’effet de serre « instantané » des gaz (tous n’ont pas un même impact dans l’atmosphère) et la durée de présence dans l’atmosphère (en l’occurrence on évalue sur 100 années).

Ces gaz sont, dans l’ordre croissant du PRG :

  • Le dioxyde de carbone ou gaz carbonique (CO2, noté CO2 dans le rapport), qui est devenu l’étalon de l’effet de serre car c’est lui qui est le plus présent. Le CO2 est émis chaque fois qu’il y a combustion (moteur, feu,…). Le PRG du CO2 a été fixé à 1 (c’est par rapport à lui que tout sera mesuré et que les émissions seront évaluées).
  • Le méthane (CH4). C’est un gaz dont le PRG est égal à 21 (il a 21 fois plus d’impact sur le climat que le CO2 sur une durée de 100 ans). Ce gaz est émis dans l’extraction du charbon et du pétrole, dans les rizières, et par les bovins.
  • Le protoxyde d’azote (N20). Son PRG est de 310 et il est émis principalement par les engrais azotés, utilisés très largement en agriculture intensive.
  • Les hydrocarbures fluorés (HFC, PFC, SF6). Leurs pouvoirs de réchauffement global sont très forts (de l’ordre de 10000 pour les HFC et PFC et 24000 pour le SF6) mais ils sont moins présents que les 3 gaz précédents. Ils sont utilisés dans les liquides réfrigérants, les mousses plastiques, certains composants électroniques, le double-vitrage ou la production d’alumine.

Précautions et limites du Bilan Carbone®

Le Bilan Carbone® présente de nombreux atouts (approche exhaustive « effet de serre », données chiffrées qui permettent de mesurer ses progrès) mais il a aussi ses limites et ne doit pas être utilisé à mauvais escient :

  • Le Bilan Carbone® est un outil de management environnemental mais il ne peut pas être l’unique outil de management environnemental. En particulier, il ne fait aucune analyse de pollution et se limite à l’effet de serre et la consommation d’énergie.
  • Le Bilan Carbone® doit être utilisé avec précaution dans les valeurs absolues qu’il donne. En particulier, il faut résister à l’envie de faire des comparaisons de valeurs entre sites. Dans chaque domaine, les Facteurs d’Emission et les données sont connues plus ou moins précisément. Evaluer les distances parcourues entre le domicile et le travail peut se faire de différentes manières (de l’enquête individuelle à l’utilisation de données statistiques régionales). La force du diagnostic Bilan Carbone® est avant tout d’avoir un diagnostic chiffré de départ, qui permet de suivre ses progrès dans le temps.
  • Les incertitudes sont bien documentées dans le Bilan Carbone® : elles combinent les incertitudes liées aux facteurs d’émission et les incertitudes sur la mesure des données. Dans le présent document toutes les incertitudes seront répertoriées dans le bilan chiffré des émissions de GES (Annexe 1), mais pas au fur et à mesure de la présentation des données. Il est courant que les incertitudes soient de l’ordre de 20-30%. Cela n’empêche pas de lancer un plan d’actions mais cela relativise la précision des résultats en valeur absolue.

Contexte dans l’entreprise

Le Bilan Carbone® mené ici est celui de l’entreprise FL Résidences, promoteur immobilier de bâtiments collectifs à basse consommation énergétique.

Une première analyse Bilan Carbone® concerne l’entité « FL Résidences » en tant que promoteur immobilier, en dehors des bâtiments qu’il fait construire. C’est le fonctionnement d’une entreprise de type « tertiaire » avec 5 personnes (le gérant, une assistante, une gestionnaire / comptable et deux commerciales). Dans cette analyse est prise en compte en activité d’agence immobilière (vente d’appartements et biens anciens) qui ne correspond pas à son cœur de métier mais qui fait partie de l’entreprise.

La deuxième analyse Bilan Carbone® concerne un bâtiment : la résidence « Le Parc du Muehlmatten » à Bollwiller qui a été le premier bâtiment BBC de FL Résidences. Ce bâtiment a d’ailleurs été reconnu, au travers de l’Appel à Projets 2008 « Bâtiments économe en énergie » de la Région Alsace et de l’ADEME, comme répondant aux critères BBC avec une notation d’excellence (DPE A avec 38kWhep/m²/an et un très faible rejet de Gaz à Effet de Serre).

Ce bâtiment, construit sur 3 étages (RDC + 2 étages) a une surface hors œuvre nette de 110m2. Il comprend 15 appartements : 3 F2 ; 6 F3, 3 F4 et 3 F5.

Ce bâtiment est considéré comme un « produit » de FL Résidences (qui en construit 2 par an).

L’approche utilisée pour le Bilan Carbone® du bâtiment a d’abord été construite à partir d’une approche empirique avec les Facteurs d’Emissions du Guide ADEME. Il a ensuite été repris avec pour référence le guide commun réalisé par l’ADEME et le CSTB en novembre 2010 : « Bilan Carbone® appliqué au bâtiment – Guide méthodologique V1 ».

L’ambition était de couvrir la totalité des domaines émetteurs, en gardant comme typologie d’usage le contexte « conception+réalisation » de FL résidences. Cela concerne donc :

  • La mise à disposition du bâti (chantier et matériaux du bâtiment)
  • Le fonctionnement du bâtiment (consommations d’énergie pour les usages réglementaires : chauffage, ECS, énergie liée aux charges communes)
  • La fin de vie du bâtiment (démolition)

Les seuls domaines non évalués sont ceux de la maintenance du bâtiment sur sa durée de vie et des déplacements des propriétaires ou locataires des appartements.

Pour chaque domaine de l’analyse Bilan Carbone® du bâtiment, une introduction sera faite sur le périmètre considéré et l’approche utilisée.

Les domaines d’émission du Bilan Carbone®

Les grands domaines d’émission du Bilan Carbone® sont ;

  • Domaine « Energies » : il concerne toutes les consommations directes d’énergie (chauffage, électricité spécifique, processus de production,…)
  • Domaine « Emissions GES hors énergies » : il concerne les émissions directes de GES dans l’atmosphère, en dehors de l’énergie. Cela couvre principalement deux types d’émissions : les émissions de protoxyde d’azote N2O liées aux engrais azotés et les émissions liées aux fuites de gaz frigorigène (dont le PRG est environ 10000 fois plus fort que le CO2) dans les groupes froid et les climatisations
  • Domaine « Intrants » : par « intrants » il faut comprendre « achats au sens large », c'est-à-dire toutes les émissions de GES qui sont indirectement contenues dans les produits ou services achetés (quelles sont les émissions « cachées » derrière le papier, par exemple)
  • Domaine « Futurs emballages » : ce sont toutes les émissions liées aux emballages générés par l’entreprise, pour l’emballage de sa propre production (les emballages liés aux produits achetés sont traités dans le domaine « déchets »)
  • Domaine « Fret » : il concerne les émissions liées au transport de marchandises en approvisionnement pour l’entreprise et en expédition depuis l’entreprise vers ses clients.
  • Domaine « Déplacements » : on y retrouve toutes les émissions liées aux transports de personnes, c'est-à-dire les transports domicile-travail des employés, les déplacements professionnels et les déplacements de visiteurs de l’entreprise.
  • Domaine « Déchets directs » : on y évalue les émissions liées au traitement des déchets de l’entreprise (transport, combustion, émission directe de gaz, le cas échéant)
  • Domaine « Immobilisations » : on y fait l’évaluation sur une année des émissions liées à l’acquisition de biens immobilisés. Les émissions liées à la construction d’un bâtiment ou la fabrication d’un ordinateur seront divisées par leur durée d’amortissement
  • Domaine « Utilisation » : on simule l’utilisation des produits et les émissions de GES liées à cette utilisation chez les clients (consommation des appareils électroniques sur la durée de vie, consommation du réfrigérateur pour les produits frais,…).
  • Domaine « Fin de vie » : on évalue les émissions liés à la fin de vie des produits fabriqués par l’entreprise, c'est-à-dire les émissions du traitement des produits lorsqu’ils deviennent eux-mêmes des déchets.
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